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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jean‑François Lattarico Disque après disque, le nom de Gaetano Veneziano, maître à la chapelle royale de Naples, sort de l'ombre et rejoint ceux moins sibyllins de Provenzale ‑ dont il fut l'élève ‑ ou de Scarlatti ‑ qui régnait alors dans le domaine profane et instrumental. Après un bel oratorio, La santissima trinita, défendu avec verve par Florio et ses Turchini, le jeune Ensemble Odyssee nous propose des nocturnes et une pastorale pour le moins singulière avec trompette et deux flûtes à bec. L'intense vie liturgique de la cité pathénopéenne induisait une production musicale d'une très grande richesse, en particulier durant les festivités de Noël. Des neuf nocturnes composés par Veneziano, seuls les trois gravés par Odysee nous sont parvenus, deux pour soprano et un pour alto. Marquée par un dolorisme hérité des drames sacrés d'un Caresana ou profanes d'un Provenzale, la musique de Gaetano est ici ‑ Noël oblige ‑ dominée par une réjouissante alacrité, dont témoigne le rythme de la bergamasca insérée dans le premier nocturne ainsi que dans la sonate, l'une des rares pages instrumentales de Veneziano connues. D'un programme à la fois varié et thématiquement cohérent, se détache la très belle pastorale, genre dont les Napolitains étaient friands (rappelons‑nous les pastorales de Noël de Caresana exhumées par Florio). Le manuscrit a préservé son instrumentation d'origine qui mêle orgue, violoncelle, théorbe et contrebasse, celle‑ci soutenant de sa couleur particulière l'aria « Sunt carae Christo lacrymae ». La phalange réunie par le claveciniste Andrea Friggi est remarquable d'équilibre, toujours attentive aux inflexions du texte, aux effets de contraste que produit cette musique d'une grande ductilité, mais sans appui excessif (dans les changements de tempos du premier nocturne, « lezione terza »). Elle s'épanouit pleinement dans les deux sinfonias de Scarlatti, écrin idéal à ces festivités napolitaines toujours pleines de ferveur. L’investissement des deux interprètes principaux, la soprano Jenny Högström et le contre‑ténor Filippo Mineccia (déjà présent dans l'aventure du précédent disque Veneziano), fera passer sur une projection un brin étriquée dont les défauts s'atténuent grandement dans les pièces collectives de la pastorale, On appréciera dans cette dernière la basse Marc Pantus, dont l'aria « Non timemeus » est un modèle d'élégance et de pathos contenu. Une intéressante découverte. |
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