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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Sophie Roughol La grave ferveur des chanteurs masculins d'Odhecaton (parfois rejoints par la soprano Elisabetta de Mircovich) rend justice aux inspirations contrastées d'un Lassus aux portes de la mort. Son amitié avec Guillaume de Bavière ne survit pas à l'accession au trône de ce dernier en 1579. La lassitude, l'urgence des interrogations spirituelles autorisent pourtant des échappées plus légères, un radieux Alleluia de Nativité, une villanelle polissonne Tutto Io di (1581), la chanson Helas j'ay sans mercy (1584) et son jeu sur « soucy » et « pensée ».
La série de Musique en Wallonie, répartie entre plusieurs ensembles et presque arrivée à terme, privilégie une fois encore les inédits. A l'exception notable du motet Musica Dei donum optimi de 1594, ultime hommage à la musique d'un vieux maître apaisé, et de Cum essem parvulus (1582) opposant les voix aiguës de l'enfance aux graves de la maturité. La Missa ad imitationem moduli Dixit Joseph offre un flux olympien troublé par des ondes rythmiques ‑ Sanctus et Agnus Dei puissants à découvrir. Les sources multiples témoignent du large rayonnement européen de la production de Lassus : recueils de madrigaux de 1585 et de 1587 publiés chez Catherine Gerlach ; Teutsche psalmen de 1588 publiés avec Rodolphe, l'un des fils Lassus, sur des traductions allemandes des Psaumes de David ; psaumes publiés en 1597 par l'autre fils, Ferdinand (figure ici le psaume pénitentiel Memento peccati tui.
La déploration funèbre Tragico tecti prenait place dans la musique de scène de Christus judex, intermède représenté en 1589 dans la congrégation de Jésuites de Munich où Lassus enseignait. Longue marche spirituelle zébrée de lumière, Von Gott wil ich nit lassen, ultime composition du dernier recueil de lieder de 1590, clôt un programme généreux.
La liberté
de ton d'Odhecaton répond en miroir à celle de Lassus, aux antipodes d'une
exécution conventionnelle, lisse ou hédoniste. Un flux brillant, délivré à
pleine voix, épouse le texte et ses empreintes successives: il inscrit le
contrepoint dans une perspective originale, pâte sonore colorée nourrie de
ses aspérités, de ses ruptures de dynamique, incroyablement vivante. |
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