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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Roger‑Claude Travers La vedette de ce « Noël vénitien » est en fait le psaltérion (le salterio de Vivaldi), en vogue à Ve la fin du baroque et pendant l'âge galant. Les sonorités étranges tirées de cet instrument à percussion proche du cymbalum, ciselées par un de ses rares virtuoses, Komalé Akakpo, ont un charme envoûtant. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que, vingt ans après la mort du Rosso, La Pietà ait engagé un professeur, Fulgenzio Perotti, pour l'enseigner aux figlie qui en raffolaient. On découvre grâce à Martin Gester une de ses sonates, aux lignes, gracieuses, et bien écrite. La rencontre (présumée) à Rome de Vivaldi avec Pantaléon Hebenstreit, star du psaltérion en son temps, lui inspira sa seule composition authentique où intervient l'instrument: l'air du Giustino « Ho nel petto un cor si forte », occasion ici d'un échange équilibré entre les dentelles tissées par le délicat Akakpo et la soprano Ruby Hughes, timbre doux, agréable, émouvant, tout aussi expressif dans le petit Salve regina RV 617 et le superbe Alma Redemptoris mater écrit par Hasse pour l'institution vénitienne des Incurabili. Malheureusement, Don Antonio ne renouvela pas l'expérience pour La Pietà. Martin Gester triche donc un peu, en confiant aux petits maillets d'Akakpo la partie de violon du RV 774, double concerto avec orgue (inédit car incomplet) qui se prête sans résistance à la métamorphose. Dans l’Andante tout de douceur du Concerto per Il Natale RV 270a (inédit lui aussi), le salterio continuo exprime vraiment la magie de Noël qui parcourt l'ensemble du programme. Le violon raffiné d'Ewa Golinska a la candeur de Chiara, la dernière élève de Vivaldi, dans le très tardif Concerto RV266 (encore un inédit !), avec son Largo poétique cultivant les retards, l'attente, et son finale décoré de trilles tartiniennes et de figures napolitaines. Avec la Pastorale de l'Opus 8 nº 6 de Torelli, maître présumé de Vivaldi, la boucle est bouclée. L’humilité apaisée de l’Arte dei Suonatori vous envahit. Un récital à écouter lumières éteintes auprès du sapin scintillant de bougies colorées.
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