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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Roger‑Claude Travers Laissez‑vous tenter par l'invitation de Zefiro à une promenade au (haut)bois un peu naïve et vagabonde. Vous ne regretterez pas l'heure bien remplie. Si le programme n'est guère plus original que tout récital consacré au « charme du hautbois » baroque italien, pour paraphraser le titre du célèbre vinyle Erato avec Pierre Pierlot, le rapprochement d'univers aussi dissemblables que l’Adagio méditatif de Sammartini, l'Allegro trottinant d'Albinoni ou la Gigue toute simple de Bigaglia, prévient d'emblée toute lassitude. Et la contrepartie somptueuse des cordes (solistes) et du continuo n'apporte pas moins de variété et de couleurs que le souffleur et meneur de jeu.
Le choix d'un hautbois Anciuti de 1730, aux attaques viriles, qui ne facilite pas la tâche pour donner aux traits un galbe homogène, aurait pu faire pencher le discours vers un propos uniquement gouailleur. Le début de l'Opus 8 no 12 de Vivaldi n'attend d'ailleurs que cela. Zefiro s'accorde une petite fantaisie dans l'Allegro final : une entrée de la basse en « carillon » (alla Couperin). Savoureux ! L’Adagio d'Albinoni ‑ l'authentique ‑ profite d'un subtil dosage entre Ie tendre et l'expressif, sans la suavité désincarnée que l'instrument d’Anciuti refuse. Et, décidément, quel orchestre dans le Platti ! Dansant, prodigue en couleurs, en phrasés vigoureux sans la moindre dureté, avec dans le Presto un bondissement rythmique qui évoque le finale du troisième Brandebourgeois.
S'il ne
fallait retenir qu'un moment précieux, je choisirais pourtant l’Adagio
de Marcello, où le fier Bernardini se met à nu. La maîtrise sereine des
diminutions est bien la marque de l'un des grands hautboïstes de notre
temps. |
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