Texte paru dans: / Appeared in:
Harmonia Mundi |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jean-Noël Coucoureux Un Bach humoriste et sérieux TOUT LE TALENT DE COLORISTES DE STAIER ET DU FREIBURGER BAROCK ORCHESTER ILLUMINE LES PARTITIONS MYSTÉRIEUSES DE C.P.E. BACH. Cet opus peut être considéré comme le premier cycle tardif écrit par un Carl Philipp Emanuel Bach enfin affranchi des contraintes que lui imposait le prince Frédéric le Grand à Berlin. Ces oeuvres brillent par la qualité de l’écriture pour clavecin qui exploite toute la palette technique et expressive de l’instrument. Dès lors, le qualificatif « facile » qui leur est attaché apparaît captieux. Cette interprétation est en tout point passionnante. Par la délicatesse et l’inventivité de son jeu, Andreas Staier met en valeur le raffinement des mélodies et des harmonies. Il est merveilleusement accompagné par un orchestre imaginatif et précis. L’Andante du Concerto n° 2 permet ainsi d’admirer les grandes qualités de coloriste des musiciens, lesquels parviennent à créer une atmosphère mystérieuse, les teintes sombres et chaleureuses de l’orchestre contrastant avec les timbres vifs-argents du clavecin. Dans l’Allegro assai du Concerto n° 4, les accents minéraux et les envolées électriques des musiciens de la formation baroque fusionnent à merveille avec les interventions de Staier, toujours imaginatives sur le plan des couleurs et des articulations et dont la volubilité digitale illumine ces partitions novatrices. Il soigne également trilles et ornements sans négliger l’agogique et l’animation rythmique, le tout au service de l’expressivité la plus libre, la plus audacieuse comme dans un Allegro di molto du n° 6 aux dialogues spirituels et humoristiques. Un enregistrement qui appelle une suite, voire une intégrale qui compléterait avec bonheur celle plus austère de Spányi (Bis). | |
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