Texte paru dans: / Appeared in:
Chandos |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Sylvain Fort Les deux font la paire DEUX ARTISTES DU CHANT ANGLAIS MÊLENT LEUR VOIX AVEC BONHEUR POUR NOUS ENTRAÎNER AU COEUR DE LA MUSIQUE DE HAENDEL. L ‘école anglaise à son meilleur. La soprano Rosemary Joshua et la mezzo-soprano Sarah Connoly sont deux étoiles incontestées du chant britannique. On ne présente plus Harry Bicket. Dans un programme Haendel varié mais exigeant, on pouvait redouter les travers de cette école — mignardise, pâleur. Rien de tel ici. Au contraire, un raffinement du meilleur aloi. Les timbres des deux chanteuses s’allient à merveille : leur couleur n’est pas foncièrement différente, mais assez pour qu’on les distingue, et elles ont en commun une souplesse, une liquidité, une délicatesse de touche réelles. Cela fonctionne aussi bien dans les duos en anglais que dans ceux en italien. Craint-on l’uniformité? Elles y échappent. Loin de traiter chaque duo comme s’il était inscrit dans la continuité de l’opéra — avec la caractérisation que cela implique, mais aussi l’urgence dramatique qui peut gommer les détails —, elles font un sort à chaque morceau. De chaque extrait elles s’emploient à en tirer les nuances, les alliages secrets. Du coup, avec le support attentif de Harry Bicket et de l’exemplaire English Concert, c’est un chant haendélien sans ostentation, tout de modelé et de finesse. Ils ont su tirer leçon des enseignements de la musicologie moderne sans sacrifier l’âme et l’esprit de la musique baroque. Que l’on écoute « Vivo in te » (Tamerlano) pour savoir ce que c’est que respirer ensemble dans Haendel et « Caro! Bella! » (Giulio Cesare) pour entendre deux timbres se fondre l’un en l’autre. Tout juste pourra-t-on regretter çà et là un peu de narcissisme vocal aux dépens de l’électricité théâtrale: comme si ce disque proposait de faire des duos de Georg Friedrich Haendel des morceaux de musique de chambre et non des tronçons d’opéras. | |
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