Découvertes vénitiennes

CARMIGNOLA ET MARCON ONT ENTREPRIS D’ARRACHER DE L’OUBLI DES OEUVRES DE COMPOSITEURS VÉNITIENS INJUSTEMENT NÉGLIGÉS.

Les dogmatiques doivent le savoir : La Trinité vénitienne (Vivaldi-Tartini-Locatelli) n’existe pas! Les noms de Domenico Dall’Oglio (c. 1700-1764), Michele Stratico (1728-a. 1782), Pietro Nardini (1722-1 793), et Antonio Lolli (c. 1725-1802) ne vous disent sans doute pas grand-chose. Mais en leur temps, ils furent des virtuoses adulés dans toute l’Europe et d’excellents compositeurs. Le présent CD honore leur mémoire en publiant un Concerto de chacun d’eux. Ces oeuvres ont été retrouvées dans la collection privée italienne conservée par la famille Stecchini, et rachetée en 1958 par l’Université Berkeley, en Californie: plus de mille manuscrits de musique instrumentale de la seconde moitié du XVIIIe siècle, dont 238 oeuvres de Michele Stratico. Seuls Nardini (Berlin Classics et Arkiv) et Lolli (Dynamic) ont eu l’honneur de l’enregistrement. Giuliano Carmignola et Andrea Marcon connaissent parfaitement le répertoire vénitien. Pas de bavardage, ici, « on ne roule pas les mécaniques », juste l’éloquence virtuose d’un archet précis, efficace, riche de timbre et de couleurs nuancées. Quant à l’Orchestre baroque de Venise, c’est un modèle d’élégance — cf. Allegro du Concerto en ut majeur de Dall’Oglio. — Le Grave de Concerto en sol mineur de Stratico se déroule comme un rêve éveillé. Le Finale du Concerto en sol majeur de Nardini est un modèle de virtuosité où la joie de vivre explose. Le dernier Concerto de ce CD, celui de Lolli, en ut majeur, aux accents populaires et rustiques est d’une belle et grande inventivité.

Peut-être direz-vous dogmatiquement comme Carmignola « Les fouilles archéologiques ne m’intéressent pas ». Écoutez ces quatre concertos et vous serez vite surpris — comme il l’a été — par la qualité de ces oeuvres. 

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