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Classica # 121 (04/2010)
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Alpha
650
Code-barres / Barcode:
3760014196508 (ID24)
«N° 1 — février 2010» indique la couverture de ce disque comme s’il s’agissait d’une revue. Le grand format du livret et de l’emballage (format DVD) comme le texte d’introduction de Jean-Paul Combet le confirment : Alpha présente une nouvelle collection, intitulée Ugab (référence biblique) destinée à l’orgue. Pour la valoriser, l’éditeur n’a pas ménagé ses efforts associant une prise de son multicanal diffusée en SACD, de grandes photos couleurs, des extraits de partitions et un texte — de l’artiste — très développé. Un modèle.
Rameau à l’orgue, cela va de soi. Il occupa en effet plusieurs tribunes (Dijon, Clermont, Avignon, Lyon, Paris) même s’il ne laisse pas une note pour l’instrument. Pour s’offrir ce que le compositeur lui refuse, Yves Rechsteiner a recouru à un exercice alors fréquent, celui de la transcription (Anglebert arrangeant des airs de Lully, Balbastre ceux de Rameau). Comme il l’explique avec force détails, l’artiste a trempé sa plume dans un encrier d’époque, empruntant les tours des contemporains de Rameau pour n’exclure ni l’ornementation ni l’écriture. Même si le souffle de l’orgue tempère un peu l’impatience des notes répétées, si fréquentes chez Rameau, il se montre capable de soutenir allègrement le pas du danseur (« Danse des sauvages »), bien sûr l’art du chanteur (« Tristes apprêts ») et même, avec le concours inspiré de percussions, la colère de la tempête (Hippolyte et Aricie).
La palette si délicate et nuancée de l’instrument historique (1742) de Cintegabelle permet à Yves Rechsteiner de recréer un théâtre lyrique foisonnant, installé dans un espace généreux par la prise de son. On attend le N° 2 avec impatience.
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