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Classica # 120 (03/2010)
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Alpha 149
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3760014191497 (ID23)
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Les préludes du jeune Bach
AVEC CÉLINE FRISCH, NOUS APPRENONS AVEC QUELLE ARDEUR LE JEUNE BACH A PUISÉ SON ÉNERGIE CRÉATRICE À LA SOURCE DE SES AÎNÉS.
D’après une fameuse anecdote rapportée post-mortem par son fils Carl Philipp Emanuel et Agricola, Johann Sebastian aurait emprunté à l’insu de son frère Johann Christoph puis recopié page après page « un livre rempli d’oeuvres pour clavier des maîtres les plus célèbres de son temps ». Ce récital met donc en perspective les exemples des anciens avec les réalisations de leur admirateur zélé: une toccata de Reincken face à deux de Bach, des suites de Buxtehude, de Froberger et de Kerll autour du « Caprice sur le départ de son frère bien aimé » BWV 992. L’objet d’un tel pro gramme n’est évidemment pas de comparer mais d’apprécier la capacité d’assimilation de l’apprenti compositeur animé de « cette boulimie de savoir qui lui fera acquérir une culture européenne encyclopédique » comme le rappelle Gilles Cantagrel dans son texte de présentation. Avant l’Europe, c’est son Allemagne natale que Bach visite en musique. Il apprend ainsi l’exubérance organisée du stylus phantasticus du Nord et les suites de danses stylisées du Sud. Si le toucher de Céline Frisch reste un des plus lyriques qui soient, il reste toujours maîtrisé (sidérante clarté polyphonique) et animé d’une pulsation permanente (élan irrésistible, presque élastique, des gigues).Aussi la structure contrastée des toccatas connaît-elle une présentation digitale idéale: au foisonnement quasi improvisé des sections libres répond l’architecture claire des passages fugués. Céline Frisch accompagne chacun de ses gestes d’une autorité naturelle qui lui évite de forcer le trait, de rechercher l’explication de texte. Difficile de ne pas comprendre avec quelle ardeur le jeune ruisseau (Bach en allemand) a puisé son énergie à la source de ses aînés.
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