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Classica # 123 (06/2010)
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Arcana
A355



Code-barres / Barcode:  8033891690311 (ID34)


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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Marc Desmet
 

Très Riches Heures du Ferrara

LES POÈMES QUE NOUS INTERPRÈTENT LE FERRARA ENSEMBLE ET CRAWFORD YOUNG NOUS LIVRENT UN APERÇU DE L’IMAGE DE LA FEMME IDÉALE EN CE BAS MOYEN-ÂGE. MAGIQUE!

Ce disque réunit trois sessions d’enregistrement séparées d’un intervalle de presque dix ans. La première et principale, en 2000, apparaît dans la directe continuation d’une fabuleuse série consacrée par le Ferrara Ensemble aux polyphonies du Moyen-Âge tardif (1380- 1410), illustrée en particulier par les albums Balades à III chans et Fleurs de Vertus, parus chez le même éditeur. On y retrouve en soliste la voix de Lena-Susan Norin, au charme androgyne troublant, et qui déroule comme des sortilèges les sinueuses mélodies de cette musique ‘ (ainsi de « Passerose de beauté » et surtout « Quand joyne cuer », deux ballades de Trebor). En 2008 et 2009, les voix qui ont succédé à Norin ne possèdent sans doute pas cet éclat ensorcelant, ni autant d’aplomb (dans le complexe duo initial « Angelorum psalat tripudium » ), sans que le sel de l’interprétation du Ferrara Ensemble soit pourtant en rien compromis. On s’en rend compte dans la ballade monostrophe de Solage, « Calextone qui fut dame darouse », l’un des sommets de la notation musicale vers 1400, et dont le lyrisme n’est jamais atténué par les difficultés rythmiques qui parsèment le chant. L’autre pièce maîtresse du programme est la ballade « Médée fut en amer veritable », souvent citée comme cas d’école dans les manuels de notation médiévale. La mise en valeur des dissonances aigres-douces qui s’y trouvent est parfaite, sans rien de cette raideur ayant entaché certaines des versions précédemment enregistrées. Le maître d’oeuvre Crawford Young est le trait d’union des deux époques du Ferrara Ensemble. La profondeur constamment inspirée de sa direction fait découvrir la contrepartie musicale des fameuses « Très Riches Heures du duc de Berry » en les situant à la hauteur des célèbres peintures.   

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