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Analyste:Olivier
Rouvière
Le cinquième
volume de la remarquable série enregistrée par l'Ensemble Inégal (Cf nos.546,582
et 589) est essentiellement consacré à l'ultime opus du compositeur tchèque,
cette Messe pour tous les saints (1741), qui, faisant suite à celles
Dei Fiiii et Dei Patris, devait clore un corpus de six messes, mais
trois seulement virent le jour (ou ont été conservées). Même hauteur de vue,
même inspiration, même souffle que dans les précédentes, révélées par Bernius
(DHM) et Güttler (Capriccio) : fabuleuse intrication du choeur, des solistes et
des instruments dans un Gloria en forme de tempête, envoûtant ostinato,
du Benedictus, envolées opératiques des airs de soprano et de basse… Le
tout sublimé par l'orchestre et la direction puissante d’Adam Viktora,
parfaitement adaptée à une écriture profuse qui mêle fulgurantes innovations et
densité harmonique: écoutez l'élastique alternance de notes répétées et de messe
di voce dans le Christe pour ténor, ou le large et sinistre phrasé
des cordes dans le premier Quoniam!
On regrette seulement la
réverbération, qui brouille légèrement les lignes, et la présence de quelques
solistes peu charismatiques - notamment un Kai Wessel certes agile mais au
timbre blanchâtre. Les compléments de programme leur reviennent: un beau
Christe alternatif et un motet avec basson solo (trop discret), que ferme
un Alleluja étonnamment martial.