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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jérémie Bigorie Le label tchèque Nibiru permet à Adam Viktora et son Ensemble Inégal de remettre l'honneur les trésors oubliés de la musique sacrée du XVIIIe siècle. Au côté du motet pour ténor de style galant Gaude laetare, donné en première mondiale et très bien défendu par Makoto Sakurada, la Messe en l'honneur de la Sainte Trinité, qui appartient au corpus des cinq messes tardives sur la vingtaine qu'il composa, baigne dans une ambiance maussade, empreinte de retenue. l’orchestration modeste (sans cuivres) contraste avec l'envergure (près d'une heure) de l’oeuvre et la science de son architecture, aussi bien formelle que contrapuntique. La grande difficulté réside dans sa vivacité orchestrale saisissante, faite de contrastes musicaux agissant comme autant de ruptures (rythmes, tempos, dynamiques) au sein d'un même mouvement. Cela, le chef l'a compris ; l'orchestre solidaire fait corps, convertit cette écriture séquentielle en de tranchantes attaques, bien que ce systématisme finisse par lasser dans les pages plus contemplatives (« Qui tollis »). À l'exception de la soprano aux aigus étranglés, le plateau vocal s'impose par son homogénéité. On pointera à nouveau la voix divine de Carlos Mena qui concilie l'incarnation dramatique d’une mezzo avec cette aura de mystère propre aux contre-ténors ; l'idéal pour le « Christe eleison ». Le plus dommageable demeure l'acoustique d'église très réverbérée. Les polyphonies chorales s'en trouvent noyées, alors que l'oreille jubilerait à suivre le tracé imprévisible des voix fuguées (reprise du « Kyrie eleison »). Une belle gravure, même si l'on n'oublie pas la version de Marek Stryncl (Studio Matous/ 1994) dans laquelle brillait la jeune Magdalena Kozenà. |
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