"Frieder Bernius et Zelenka, une belle histoire. Quatre merveilles à ce
jour, quatre rendez-vous échelonnés sur vingt ans depuis l’éclatante
Missa Dei Filii gravée pour DHM. Une drôle d’histoire aussi. Comment ce
chef si perfectionniste, en quête d’une plénitude chorale où chaque détail
se voit soupesé, peut-il s’épanouir dans les messes démesurées, désinhibées,
bourrées de fantaisie et d’imprévus, du génial Bohémien de Dresde? »
»Voici …, après les trois Missae ultimae de 1740/1741 (Dei Filii,
1990, DHM; Omnium Sanctorum, 1997, Sony; Dei Patris, 1998,
Carus), l’offrande « votive » de Zelenka au sortir d’une longue maladie, en
1739. Sa rhétorique jouissive (le Christe eleison!) renvoie aux
fastes de la cour (catholique) de Dresde, les airs tout en broderies aux
castrats de sa chapelle, le grand geste orchestral à la formation-phare de
la ville, et pourtant rien n’assure qu’on l’ait entendue un jour ou l’autre.
Une offrande, voilà tout, un défi, par la variété et l’ampleur d’une pièce
montée de soixante-dix minutes truffée de contrepoint savant. "
»Bernius prend l’avantage sur la version très engagée de Vaclav Luks (Zig-Zag
Territoires, 2008) par son sens de la grande perspective, où tous les
contrastes et les changements de cap trouvent leur espace – formidable à cet
égard – le Gloria, avec son introduction à rallonges et ses
perpétuelles métamorphoses. Équipe à l’unisson, soprano supérieurement
gracieuse (et sans mièvrerie s’il vous plaît), chœur et orchestre somptueux.
La belle vie. »
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