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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Roger Tellart Sublime pièce montée liturgique, témoignant de l’exubérance de la piété jésuite dans la Bohême et la Saxe au temps des Lumières, la Missa dei Patris passe pour le chef d'oeuvre sacré du « Bach tchèque » Cette première messe d'un cycle de six entrepris pour Dresde en 1740 (trois seulement ont été achevées) est une fresque bigarrée d’une heure dix, expansive sans l’ombre d'un complexe (I'Et resurrexit !), poussant toujours plus loin la virtuosité rhétorique dans le cadre de l'office, sur un chemin qui bifurquera vers la ferveur galante des messes de Haydn et Mozart. La lecture brillante et contrastée conduite par Frieder Bernius offre une référence difficilement surpassable (bien préférable en tout cas aux gravures Güttler et Wehaert). Un Diapason d'or accueillait, il y a plus de dix ans, la Missa dei filii par Bernius (DHM, supprimé); cette nouvelle parution n'est pas moins exaltante. Perfectionniste niais loin de tout formalisme, Bernius sait fort bien faire passer l'esprit de rupture dont vit cette architecture fastueuse et ambiguë, qui vit son partage emblématique entre le sanctuaire et la scène avec moins de déchirement que de gourmandise (le contrepoint, magistral, devient un fabuleux outil rhétorique). Intégrant tous les éléments (Kammerchor Stuttgart comme toujours souple, éloquent et virtuose, quatuor de solistes emmené par le soprano ailé de Mechthild Bach) le chef sud-allemand impose une authentique spiritualité à un mystérieux souffle lyrique, qui renvoie à Prague, cité magique vers laquelle ont convergé toutes les composantes de la Mitteleuropa, depuis Rodolphe II.
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