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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Olivier
Rouvière
Écarté des scènes par Hasse et de l'orchestre par Heinichen, le «, Bach de Dresde » dut longtemps se contenter de jouer les petites mains, composant le tout-venant des musiques liturgiques dont la Venise de l'Elbe, catholique, faisait une ample consommation. C'est d'ailleurs par ce répertoire que le Bohémien est entré au Catalogue, et plus particulièrement grâce aux sublimes Lamentations dé Jérémie (dont les trois versions disponibles sont toutes recommandables, même si nous préférons celle de Jacobs). Rappelons que ces Lamentations étaient chantées, en alternance avec des répons, lors des neuf nocturnes de la semaine sainte. Vaclav Luks donne l'intégralité des vingt-sept répons composés par Zelenka entre 1722 et 1723, écartant les Lamentations mieux connues, à I'exception de la première, pour basse (le suave Marian Krejcik y fait valoir un beau phrasé, trop désincarné cependant, d'autant qu'une prise de son réverbérée grossit l'orchestre à l'ample respiration). Il y a peu à reprocher à l'exécution des répons, dont la polyphonie à quatre voix (et continuo) se trouve habilement répartie entre solos et choeur par Luks, et parfois doublée par l'orchestre (cordes et trombones). Clarté parfaite, diction superlative, ligne épanouie, (Caligaverunt oculimei, Judas mercator), contrastes théâtraux (Omnes amici miei, Jérusalem surge): une lecture qui respire le naturel et la conviction. Reste que cette écriture uniformément osservata, le plus souvent fuguée, finit par générer une monotonie que ne brisent guère les leçons en plain-chant. L’interprétation de Collegium 1704 n'est pas en cause, mais il n’est pas sûr que les admirateurs de Zelenka, de son pathos baroque, de ses saveurs moraves et galantes, trouvent leur compte à cet austère programme. |
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