Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: | |
Analyste: Philippe Ramin Schenck est mieux connu pour ses pièces pour viole et basse continue, réunies dans les quatorze Suites des Scherzimusicali, que pour les duos de violes dans Iesquels il se mesure aux Anglais de la génération précédente (Locke notamment) et aux innombrables Concerts de Sainte-Colombe. On peut aussi rapprocher le violiste d'origine hollandaise de son contemporain Marin Marais, dont le traitement des registres de la viole se révèle plus coloré et idiomatique. Schenck pare le dialogue à deux violes égales des attraits de la sonate de chambre ou d'église, selon les références à la danse française ou aux indications de tempo italiennes. Le rôle des deux instrumentistes est constamment alterné dans un contrepoint ingénieux qui utilise un large ambitus. Wieland Kuijken et François Joubert-Caillet ont suivi un chemin pour faire se rencontrer leurs deux tempéraments, mais ce disque reflète un parcours encore inachevé, qui nous vaut certes le bonheur de réentendre le pionnier belge dans un répertoire presque solo. Hélas, on sent qu'il ne maîtrise pas toutes les cartes du jeu au sein du duo formé avec le brillant lauréat du Concours de Bruges. Difficile de suivre sans ennui leurs allemandes mollement scandées et ces courantes soumises à une pulsation prudente. On est un peu étonné par la prédominance d'une battue assez verticalisée, qui laisse peu de place à la dimension poétique, et le manque d'énergie qui parcourt la splendide Chaconne en sol majeur. Cette réalisation intéressera les amateurs d'un répertoire encore peu représenté au disque.
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |