Analyste: Harold Lopparelli
D'un précédent disque Marais de Philippe Pierlot ("
Charivary ", cf, no 601), on disait récemment le classicisme un peu
routinier. Celui-ci, qui intègre les fameux " couplets de flies "
(d'Espagne) est de la même veine : sans surprise, mais d'admirable facture.
ll y avait dans ces pièces pour viole et basse continue (luth, clavecin et
deuxième viole, tous irréprochables) des invitations à l'éloquence ou à la
tendresse, des moments vibrants, d'autres appelant la majesté, et même de
quoi tester son sens de l'humour... Philippe Pierlot reste invariablement
sérieux, ou se désintéresse de cette diversité. Il ne cherche pas non plus à
séduire – en témoigne le choix des pièces. Son archet vigoureux mais exempt
de duretés donne dans le grand genre, et ne compte que sur cette manière
déterminée, et parfois même rageuse, pour s'attacher l'auditeur. On lui
préfère de loin les subtilités d'une Marianne Muller (Zig-ZagTerritoires,
Diapason d' or, ou les recherches d'un Vittorio Ghielmi pour qui la musique
de Marais demeure ouverte à de nouvelles expériences expressives.
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