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Opéra Magazine # 90 (12/2013)
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Erato
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Code-barres / Barcode : 5099931914727 (ID380)

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Appréciation d'ensemble:
Analyste:  Cyril Mazin

 

Parmi la kyrielle de versions du Stabat Mater de Pergolesi, celle de Julia Lezhneva et Philippe Jaroussky ne risque pas de bouleverser la hiérarchie des interprétations les plus abouties, qu’elles soient baroques ou non. Curieusement, aussi parfait soit-il dans sa mise en place, cet enregistrement expose très vite une monotonie regrettable, en dépit d’un écrin instrumental aux textures absolument superbes. Il faut en effet saluer ici le travail d’orfèvre accompli par Diego Fasolis et son ensemble I Barocchisti : la ligne des cordes est ancrée, à la fois pénétrante et pure, le son charnu, les dissonances subtiles, les tempi toujours judicieux. Soprano et contre-ténor semblent, en revanche, peu concernés par la portée symbolique des mots. Leur chant se révèle par trop éthéré, comme prisonnier d’une sophistication hors de propos. Si Philippe Jaroussky parvient à s’extraire par moments de ce carcan esthétique, Julia Lezhneva, elle, demeure imperturbable dans sa quête de perfection. Les notes sortent avec une précision inouïe, sa virtuosité est infaillible, mais l’émotion passe à la trappe. En complément, le Laudate pueri Dominum et le Confitebor tibi Domine révèlent des compositions musicales d’une nature nettement plus extravertie. L’intervention zélée du Coro della Radiotelevisione Svizzera, les enluminures virtuoses dédiées aux deux solistes, cette fois bien plus à leur affaire, clôturent avec panache ce disque néanmoins décevant.

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