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Opéra Magazine # 89 (11/2013)
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Ambronay
AMY 036




Code-barres / Barcode: 3760135100361 (ID346)

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Appréciation d'ensemble:
Analyste:  Cyril Mazin


 

Conforté par la redécouverte fructueuse du superbe Diluvio universale (1682) Michelangelo Falvetti …, Leonardo Garcia Alarcon poursuit son idylle avec le compositeur italien. Cette fois, il nous propose de découvrir son Nabucco (plus précisément II diologo del Nabucco) de 1683. Cet oratorio, inspiré d’épisodes bibliques tirés du Livre de Daniel, s’articule sur une succession de dialogues chantés entre le roi Nabucco, le prophète Daniel, et trois jeunes garçons hébreux de Babylone: Anania, Azaria et Misaele. Ces derniers, pour avoir refusé d’adorer une idole païenne, furent jetés dans une fournaise ardente, dont ils ressortirent miraculeusement intacts. Bâtie sur un livret de Vincenzo Giattini, la partition ne révèle pas une originalité équivalente à celle d’Il diluvio universale. Elle n’en demeure pas moins très séduisante et comporte quelques évocations absolument délicieuses. À ce titre, l’introduction, gorgée de saveurs lointaines, dépayse et fait valoir le talent d’orchestrateur de Garcia Alarcon, par l’adjonction d’instruments tels que le duduk, le kaval ou le ney.

Si les effets et les oppositions de textures sont garantis, on peut néanmoins se demander si nous ne nous rapprochons pas d’une certaine forme de manipulation stylistique. Falvetti était-il aussi imaginatif ? Qu’importe ! Le savoir-faire est bien réel, et les interprètes diablement talentueux.

L’enchaînement des numéros fait ainsi valoir d’excellents solistes — les sopranos Capucine Keller, Caroline Weynants et Mariana Flores, ou le ténor Fernando Guimaraes —, mais aussi le vaillant Choeur de Chambre de Namur. Seul le contre-ténor Fabian Schofrin semble, cette fois, en petite forme.

Comme à son habitude, l’ensemble Cappella Mediterranea, d’une ductilité remarquable, contribue pleinement à la réussite de ce beau disque.

 

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