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Analyste:
Frank Langlois Ah ! l’abondance de talents dans l’Allemagne septentrionale à la fin du XVIIe siècle ! Si Dietrich Buxtehude à Lübeck et (moins connu de nos jours) Adam Reinken à Hambourg furent des organistes d’exception (du second, le très développé choral Am Wassersflüssen Babylon est un trésor), leur musique de chambre devrait être plus fréquentée, comme l’attestent ces pages. Sur un fond de modèle italien, exclusif chez Buxtehude et mâtiné de suite française chez Reinken, voici de magnifiques exemples de ce que, ultérieurement, Mattheson allait qualifier de stylus fantasticus. On y retrouve des contrastes d’intervalles ou de dynamiques, des ruptures de discours, des cheminements harmoniques inattendus, un savant entrelacs entre vocalité et instrumentalité. Ce disque montre avant tout combien Buxtehude et Reinken dominèrent ce style. Il en va de même avec La Rêveuse. Loin de multiplier foucades et fausse liberté, cet ensemble a trouvé le profond équilibre musical et le raffinement rhétorique que recèlent ces musiques indispensables.
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