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Saint-Thomas de Leipzig, 1740. Un nouveau courant authentique recherche
l'adéquation de la musique au lieu pour lequel elle fut composée, dans le
respect de son déroulement liturgique. Pertinente correspondance de
l'espace, de la sonorité et du déploiement fonctionnel à laquelle McCreesh
nous a initié dans son Gabrielli à San Marco de Venise (Archiv), dans sa
récente Missa Salisburgensis à Salzbourg (Archiv). Pour Bach, le chef nous
offre cet Office de l'Epiphanie tel que Jean-Sébastien aurait pu le
concevoir. Justesse et vérité des interprétes, l'intervention des deux
orgues (Brand- Erbisdorf et Silbermann de Freiberg), le chour, les solistes
dont un Peter Harvey décidément inspiré, la direction du chef, convainquent.
Architecte certes, McCreesh est aussi chef de troupes, galvanisant ses
brebis, obtenant d'elles, le meilleur. Plus que cela : la noblesse édifiante
de la sincérité. Ah, ce hautbois du Qui tollis peccata mundi accompagnant
une Ann Monoyios captivante. Et la doxologie jubilante du Gloria de la Missa
Brevis. L'expertise de McCreesh s'y déploie : ferveur et précision,
monumentalité et émotion. Du très grand Bach. Nous savions McCreesh divin à
Venise, pertinent à Salzbourg, chez Händel aussi (Archiv annonce un prochain
Solomon, donné au dernier festival de Beaune avec Andreas Scholl dans le
rôle titre) : à Leipzig, la ferveur esthétique de McCreesh ne semble
connaître aucune limite.
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Excerpt: For Bach, the conductor offers us this Epiphany Mass as Johann Sebastian could have conceived it. The interpreters' accuracy and truth, the inclusion of two organs (Brand-Erbisdorf and Silbermann of Freiberg), the chorus, the soloists (among whom a decidedly inspired Peter Harvey), the conductor's direction-all are convincing. Certainly an architect, McCreesh is also head of his troops, galvanising his flock, obtaining the best from them: more than that, the edifying nobility of sincerity." ALEXANDRE PHAM |
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