Analyste: Roger Tellart
Magicien des
musiques ibériques, Savall sait tout autant les mystères et les grâces de
l'école française du Grand Siècle. Plus simplement, sa version du recueil
des Nations, où l'art instrumental de François Couperin est à son sommet,
reste un monument inégalé de la discographie de l'organiste de Saint-Gervais.
Comparées à l'animation physique que certains mettent dans ces quatre Suites
- Reinhard Goebel et le Musica Antiqua de Cologne, pour ne pas les nommer -
les Nations selon Savall virent à l'hymne presque nocturne. Bien secondé par
quelques-uns des plus éminents poètes du concert baroque des années 80 (Monica
Huguett, Chiara Bianchini, violons, Ton Koopman, clavecin, Hopkinson Smith,
théorbe, etc...) le maître catalan s'investit dans un voyage qu'on dira
spirituel. Ce qui ne signifie pas qu'il néglige ici le primesaut de la danse
et le rebond des rythmes. Un album de base qui a sa place dans toute
discothèque couperinienne ; avec un bonheur de sonorités, toujours en phase
avec les humeurs des quatre volets ou ordres, introduits par d'importantes
sonades à la mode italienne.
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Reviewer: Roger Tellart
We all know
about the magic Jordi Savall works in Iberian music and he is just as
bewithching in French music from the Age of Louis XIV. His version of Les
Nations – the pinnacle of François Couperin’s instrumental writing –
still stands as a monument among Couperin’s recordings. Compared to the
relatively animated versions by other groups (Reinhard Goebel and Musica
Antiqua Köln, to name but one) Savall’s Nations is closer to having
a hymn-like quality. In 1983 Hespèrion XX included such eminent exponents of
Baroque music as Monica Huggett and Chiara Banchini (violin), Ton Koopman
(harpsichord), and Hopkinson Smith (theorbo). Savall’s vision of the piece
leads them on a journey that could almost be considered spiritual. But he
doesn’t neglect Couperin’s quick dansces and jaunty rythms for all that.
This is an essential album in any collection of Couperin’s records. Its
delightfully varied sounds are always at one with the humor of the pieces’
four episodes or ordres, each of which is introduced by a lengthy
sonade in the Italian style.
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