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Goldberg Magazine # 19 (06/2002)
Goldberg a cessé de publier avec le # 54
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AV9822



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Oublié jusqu’en 1978, puis victime de plusieurs restitutions redoutables, le Farnace de Vivaldi connaît enfin une gravure de référence avec cet enregistrement, qui propose une version compète de la partition de Pavie (1731), augmentée d’un fragment de celle de Ferrare (1738). Cette restitution cohérente est encadrée d’extraits du Farnace de Corselli, composé pour Madrid en 1739 sur le même livret.

Pratiquement irréprochable sur le plan philologique, la restitution de Savall est musicalement étincelante. Elle s’impose principalement par l’exceptionnelle prestation du Concert des Nations dont l’homogénéité des pupitres, la solide assise rythmique et la précision des attaques peignent avec élégance et force mêlées les micro-climats subtils de l’oeuvre vivaldienne. Savail sculpte avec attention le matériel orchestral, imposant des tempi judicieux et variés, et préservant à tout instant la respiration dramatique de la partition.

Le constat est plus contrasté sur le plan vocal. Dans le rôle du Roi du Pont, le baryton Furio Zanasi témoigne d’un remarquable tempérament dramatique servi par un timbre somptueux. Tamiri inoubliable, Sara Mingardo offre sa voix de cuivre et de flamme à la fière épouse de Farnace, explorant ses déchirements successifs avec une prodigieuse sensibilité. Gloria Banditelli complète le socle vocal de ce Farnace, livrant une vision inattendue de Selinda, fière amazone plus que frêle intrigante. En revanche, si Fulvio Bettini campe un Aquilio tout à fait convainquant, Adriana Fernández déçoit dans le rôle de la mâle et belliqueuse Berenice. Sa voix, fraîche et fragile, manque en effet de l’autorité et de la puissance nécessaires pour restituer le personnage dans toute sa brutalité. Les prestations de Cinzia Forte et de Sonia Prina constituent l’autre déception de cet enregistrement.

Reviewer : Frédéric Délaméa

Vivaldi’s Farnace lay forgotten until 1978, after which it under went several unsuccessful attempts at reconstruction. Alia Vox’s new recording of the work can be considered the definitive version. The entire 1731 Pavia score is heard, along with a fragment of the 1738 Ferrara score and excerpts from Corselli’s Farnace, composed in Madrid in 1739 to the same libretto.

Not only is Savall’s reconstruction almost irreproachable in terms of philology, it contains a good many musical fireworks as well. The performance of the Concert des Nations is its most outstanding element: rhythmic stability, precise attacks, and the uniform sound of the various sections of the orchestra combine elegantly to convey the subtle micro-climates of Vivaldi’s work. Savall carefully sculpts the orchestra’s sound, asks for varied and judicious tempi, and takes the dramatic resilience of the score into consideration at all times.

Results are more mixed as far as the soloists are concerned. The remarkable dramatic temperament of the baritone Furio Zanasi shines through his sumptuous timbre, and Sara Mingardo is unforgettable in the role of Tamiri, Farnace’s proud wife. Her coppery-toned voice serves her well as she explores Tamiri’s successive heartbreaks with consummate sensitivity. Gloria Banditelli’s performance completes the vocal underpinning of this Farnace in an unexpected interpretation of Selinda as a proud amazon rather than a frail schemer. Although Fulvio Bettini’s vividly portrayed Aquilio is convincing, Adriana Fernández disappoints in the role of the bellicose Berenice. Her fragile voice lacks the strength and authority necessary to incarnate this brutal character. Cinzia Forte and Sonia Prina also turn in disappointing performances.
 

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