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Analyste: Sophie Roughol Inédit au disque mais fêté en son temps comme l’un des meilleurs opéras italiens, cet Artaserse (Rome, 1730) est un défi de choix pour son initiateur Max Emanuel Cencic. Une partie de la fine équipe du Farnace vivaldien (Diapason d’or, cf n 594) revient à l’affiche: Fasolis, Behle, et bien sûr Jaroussky et Cencic. Mais le nouveau face-à-face des contre-ténors — Jaroussky prince de Perse, Cencic sous les traits de sa soeur Mandane - n’est pas essentiel dans ce drame dont Artabano et Arbace sont les réels pivots: le premier fourbe somptueux, deus ex machina qui aurait mérité le titre de l’opéra, le second admirable de vertu dans une intrigue opposant son ami (Artaserse) et son père (Artabano, qui a fait tuer le roi Serse, père d’Artaserse). Pour corser le plaisir, Métastase greffe sur le récit antique un croisement cornélien : Artaserse aime Semira (la fille du meurtrier de papa) tandis que Mandane est éprise d’Arbace. Intrigue admirablement structurée et dialoguée, parfaitement ficelée si l’on en croit la postérité d’un livret mis en musique plus de cent fois, depuis les opéras de Vinci et Hasse (1730 l’un et l’autre) jusqu’à l’Artaserse de Portogallo (Lisbonne, 1806). Metastase y admirait « le plus fortuné de (ses) enfants ».
Vinci préserve, dans l’opera seria toujours plus codifié de
la génération napolitaine postérieure à Alessandro Scarlatti, une signature
très personnelle : sinfonia d’entrée tripartite, ligne mélodique déliée,
figures rythmiques simplifiées, trame orchestrale nourrie sans instrument
soliste obligé dans les arias, courtes ritournelles. Plus que les arias da
capo, Vinci se distingue par un récitatif exemplaire, passant souplement du
secco à l’accompagnato dont il fut un maître. |
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