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Appréciation d'ensemble:
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Analyste:
Roger-Claude Travers Les récitals lyriques liés à un compositeur du baroque italien, aux castrats immortels, aux airs de furie ou d’amour, auraient-ils lassé la curiosité des mélomanes ? Max Emanuel Cencic renouvelle l’exercice avec astuce : il nous entraîne dans les théâtres de La Sérénissime que Vivaldi fréquenta, en comparant les sentiments exprimés sous sa plume et sous celle de ses col lègues fameux. Les derniers feux de l’opéra vénitien à l’ancienne éclairent le bel air élégiaque « Pianta bella, pianta amata » d’Albinoni, et le simple chant d’amour « Dolce mio ben, mia vira » de Gasparini. Jamais outré dans l’expression, parfaitement maître de ses moyens, souple et somptueux sur tous les registres, Cencic s’abandonne. C est le plus touchant du récital, avec les tenues pathétiques du noble « Sposa... non mi conosci » de Giacomelli. L’aplomb du contre-ténor impressionne encore une fois dans les airs de tempête ou de vengeance. Prêt à rugir dans « Barbaro non comprendo » de Caldara, emporté par les trilles et halètements napolitains dans «A’piedi miei svenato », cet authentique divo conquiert et vainc, porté par un Pomo d’Oro investi, très vivant notamment dans « Io son rea dell’onor mio », où jubilent les tics vivaldiens avec rythmes lombards et basses grondantes. Quelques déceptions ? Où est, par exemple, le sentiment de crainte qui devrait parcourir le « Mormorando quelle fronde » de Porta, tellement vivaldien par les pizzicatos d’archets évoquant le murmure des frondaisons, ou ce petit grain de folie qui captiverait dans l’air de repentance « I son rea dell’onor mio ». Vaine tentation enfin, de vouloir comparer Cencic à Jaroussky dans le superbe«Mi vuoitradir, lo so » de La Verita in cimento de Vivaldi. Sensibles et expressifs l’un et l’autre. Des grands. |
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