Analyste: Denis
Morier
On retrouve avec réel bonheur sous un nouvel habillage des plus séduisants,
l'un des premiers enregistrements à avoir rendu compte de la diversité de
l'oeuvre de Willaert. Resté célèbre pour avoir réformé la fameuse chapelle
de San Marco à Venise, le Flamand nous laisse aussi une production profane,
tant en langue française, néerlandaise qu’italienne, où Philippe Malfeyt
piochait un programme savoureux.
Avec une poignée de musiciens, il tissait des textures superbes, où
rayonnaient la viole de la regrettée Sophie Watillon ainsi que la voix
cristalline de Katelijne Van Laethem. Cette soprano caméléon s’adonnait
alors à de véritables travestissements vocaux, adoptant le rocailleux
canto di gola alla napolitana dans les vilanelles (Vecchie letrose),
exhalant d’étranges parfums orientaux dans Cingari simo, osant une
douceur éthérée (Joyssance vous donneray, ensuite repris dans une glose
instrumentale). Ce disque délicieux, qui mêle charme poétique et
divertissement, n’a pas pris une ride.
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