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Appréciation d'ensemble: | |
Analyste:
Roger-Claude Travers Passer de l’anthologie amoureusement choisie par l’interprète aux contraintes d’une intégrale n’est pas sans danger. Le Vivaldi bourré d’imagination de Sergio Azzolini, récompensé à deux reprises par un Diapason d’or n’échappe hélas ! pas à la règle. La texture un peu fruste de L’Aura Soave manque cette fois de finesse. Prenez l’inégal RV485, avec son délectable Allegro molto final, où se déguste la folie volubile d’Azzolini, qui part dans une cadence délirante et merveilleusement vivaldienne inspirée de celle du RV212 : l’accompagne-ment orchestral du mouvement central, un peu mou et lent pour un Andante, n’a pas toute la lisibilité voulue. Et cette entrée pachydermique de l’introduction, censée figurer le début d’un concerto solennel, agace, en regard des intuitions souvent savoureuses du soliste tout au long de l’album. Le un-par-partie apporte sa transparence au RV474. Un Vivaldi délicat, dont l’humeur change sans vergogne dans le RV480, pris avec lenteur, tranquillement phrasé, sans pathos. Un univers de plus imaginé par ce Fregoli du basson qu’est le grand Sergio Azzolini, de nouveau au sommet dans le RV494. Il se raconte une histoire, avec ses effets, ses paroxysmes et ses chutes, ses mini-drames, alors que la thématique du concerto semble, sur le papier, bien ténue. L’entrée du Largo est inouïe, avec son petit air de « Notte ». Mais la plus belle surprise vient du RV475, grand concerto méconnu où la pantalonnade n’est plus de mise. Expression sensible toute de susurrement, jeu sur l’agogique, accords mélancoliques et pathétiques des cordes introductives dans l’Adagio. Un climat superbe, laissant espérer une suite superlative si LAura Soave a les moyens de se perfectionner. |
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