Texte paru dans: / Appeared in:

 

Diapason # 611 (03/2013)
Pour s'abonner / Subscription information


Naïve
OP30538



Code-barres / Barcode: 0709861305384 (ID282)

Appréciation d'ensemble:
Analyste:  Roger-Claude Travers
 

De Luigi Ferro à Felix Ayo jadis, de Rachel Podger à Viktoria Mullova aujourd’hui, quelques élus ont jalonné la redécouverte de Vivaldi, des éveilleurs, entrouvrant la porte d’univers poétiques inconnus. Dmitry Sinkovsky rejoint le glorieux cortège avec un programme bien pensé, autour du Concerto fatto per il Sign Pisendel, taillé sur mesure par le Rosso, en I716-1717, pour le virtuose saxon. Un phénomène ! ce Pisendel, raffolant du jeu vigoureux sur plusieurs cordes, aussi porté sur les ornements alambiqués que sur les mélodies sentimentales. Bref, athlète et midinette. Shlomo Mintz s’y fourvoya. Sinkovsky émerveille.

Ce monstre de technique naturellement voué au répertoire romantique, a croisé un jour le chemin de Marie Leonhardt. Et remporté haut la main deux concours prestigieux, le Bonporti et le Musica Antiqua de Bruges. Son Francesco Ruggeri de 1675 scintille de mille feux subtils. Un grand vivaldien se reconnaît dans les largos. Savourez celui du RV 242, métamorphosé par d’exquises diminutions, ou celui du RV 177 dont la grâce indicible conduit vers un ailleurs étrange. On ne s’étonne pas, en l’écoutant distiller un cantabile si subtil, d’apprendre qu’il est aussi chanteur. Un contre-ténor délicat, à en juger par quelques extraits disponibles sur YouTube (où l’on peut aussi prendre la mesure des moyens « modernes» et du souffle de Sinkovsky... dans la Sonate n° 3 d’Ysaÿe). Il sort les griffes dans les allegros sans jamais se raidir. Les figurations rapides bien articulées, les batteries d’arpèges endiablées, les jeux gutturaux sur plusieurs cordes ou l’extrême complexité des cadences du concerto d’exhibition RV 212a, ne sont qu’élégance et élévation. On pense souvent à Carmignola. Sinkovsky n’est pas moins noble et personnel. Un conseil : réservez le RV 177 (plages 1 à 3) pour la fin. La rusticité pataude de l’orchestre répondant à la ligne aristocratique de Sinkovsky déconcerte à la première écoute: simple contraste théâtral en fait, désiré par le chef Dmitry, qui sculpte dans le reste du récital la moindre nuance dynamique d’Il Pomo d’Oro. Un régal. 

Fermer la fenêtre/Close window

Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical
(Bouton en haut à droite)
Livraison mondiale

Pour acheter l'album
ou le télécharger


To purchase the CD
or to download it

Choose your country and curency
when reaching
Presto Classical
(Upper right corner of the page)
Worldwide delivery

 

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews