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Analyste:
Roger-Claude Travers Tout n’est pas exactement inédit dans ces « nouvelles découvertes ». Si la Serenissima exhumait il y a deux ans le Concerto pour flûte « Il Gran Mogol » les derniers venus ont l'avantage du plus brillant virtuose de la « traversière » actuel, Alexis Kossenko - diction soignée, trilles et coups de langue impeccables. Modo Antiquo répond à sa jubilation expressive dans le finale tout sec, libéré de la gangue de pâte inerte qui englue souvent les flûtes pâles. Ici, tout vit.
Inédit en revanche, le beau RV 817 dormait à Dresde sous l'anonymat d'un manuscrit. Ce concerto pour violon va comme un gant au violon fin et net de Steck, très pisendélien dans sa façon volontaire d'affronter un matériel technique. Sardelli, à l'unisson, mord à pleines cordes les thèmes rageurs et obsessionnels des tutti Ce n'est guère élégant, mais efficace. Steck aborde les deux sonates primitives de Londres, dénichées dans un recueil pour clavier, avec la même gourmandise fiévreuse. Le premier Allegro de la RV 816, martyrisé avec humour, est aux antipodes de l'approche arcadienne d'un Gatti, même si le Largo rêveur de la RV 815 accorde au jeune Rosso un rien de tendresse.
La partie vocale de l'album révèle les quatre airs rescapés de L'inganno trionfante, opéra perdu. Ann Hallenberg, impérieuse, avale sans sourciller le matériel le plus ingrat, et ornemente divinement. Sardelli fait palpiter son orchestre comme le coeur de la dame, illustrant idéalement ce Vivaldi des années 1720 qui virent éclore les Saisons. Une bonne nouvelle enfin: depuis l'enregistrement, il y a quelques mois, de ces «New Discoveries Il », le comité éditorial des oeuvres du Vénitien a authentifié au moins deux compositions nouvelles, dont un opéra !
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