Texte paru dans: / Appeared in: Naïve Code-barres / Barcode: 709861304929 |
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Reviewer: Roger-Claude Travers
Le poète PaIazzi retient des péripéties accessoires de la Jerusalem délivrée du Tasse. Ici, point de Renaud, point de Tancrède; la belle princesse magicienne Armida (Sara Mingardo, sublime de rouerie comme une Alcina, mais à laquelle elle confère une noble carrure de Judith) veut se venger de Renaud qui n'osa succomber à ses charmes que le temps d'un songe. La trame astucieuse narre ses manoeuvres perverses pour convaincre le roi d'Egypte, Califfo (Furio Zanasi, à l'autorité bien fatiguée) de prendre Jerusalem et pour séduire ses guerriers Emireno (Marina Comparato, un peu impersonnelle, mais solide), Adrasto (voluptueuse Basso au velours sombre) et Tisaferno (Martin Oro, étonnant de sensibilité). Le marivaudage héroïque mâtiné de poème épique correspondait, en fait, à l'idéal d'expression dramatique du jeune Vivaldi, qui trouvera son point d'orgue avec Orlando.
À notre grande déception, cette Armida ne décolle pas vraiment. Le plateau est inégal certes, les seconde donne Osmira et Erminia ne brillant guère par leur caractère, mais surtout, le tissu dramatique tissé par Alessandrini manque de constance. Dans le continuo d'abord, rythmé et succulent en I.12 ou III.2, quand Armida joue au chat et à la souris avec Emireno ou Adrasto; mais ailleurs au bord de l'inertie (en I.4 ou III.7). Inspiration fluctuante dans les airs, aussi. Pour ceux d’Adrasto et Tisaferno, le Concert Italiano est comme on l'aime, passionnant et habité. Moins investi ailleurs, jusqu'à la neutralité élégante (pour Emireno ou Osmira). il (s')ennuie. La flamme vacille vite chez Vivaldi, si la passion défaille.
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