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Analyste:
Denis Morrier Adrian Willaert, quoique flamand d’origine, est resté célèbre pour son activité de maître de chapelle à la basilique San Marco de Venise : il initia la pratique des cori spezzati, écriture polychorale et spatialisée qui est une des principales caractéristiques de l’école vénitienne des XVe et XVIe siècles. Si son oeuvre religieuse a souvent retenu l’attention des interprètes (superbes gravures d’Erik Van Nevel et de l’Ensemble Jachet de Mantoue), sa production pro- fane, partagée entre chansons françaises dans le style de Josquin, subtils madrigaux italiens et villanelles d’inspiration plus populaire, est encore en grande partie inédite au disque : jusqu’à ce jour, seul le splendide enregistrement, riche en couleurs et en émotions, de Katelijne Van Laethem avec l’ensemble Romanesque en offrait un panorama large et coloré (Ricercar). Les nouveaux venus ont préféré s’en tenir aux madrigaux et se concentrer sur les vingt-cinq publiés en 1559 dans le recueil Musica nova. Ces compositions savantes et raffinées, toutes basées sur des poèmes empruntés au Canzoniere de Pétrarque, illustrent parfaitement la « première manière » des madrigalistes du XVIe siècle. Le contrepoint est suave, et n’envisage les dissonances que dans l’évolution logique des voix, sans excentricité ni maniérisme. Le souci de l’intelligibilité de la poésie est manifeste dans les nombreuses homo-rythmies et les allègements fréquents de la polyphonie. Singer Pur
en propose une interprétation scrupuleuse, sans aucun soutien instrumental.
Ce sextuor vocal, créé en 1991, réunissait à l’origine cinq chanteurs issus
de la fameuse maîtrise de Regensburg. A la soprano qui les a rejoints,
s’ajoute, pour ce disque, un contre-ténor supplémentaire. |
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