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Diapason # 606 (10/2012)
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PHI
LPH006



Code-barres / Barcode: 5400439000063 (ID280)
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Appréciation d'ensemble: 5 de Diapason
Analyste:  Jean-Luc Macia
 

Herreweghe revient, pour son propre compte, à deux cantates qu’il avait déjà enregistrées : les  BWV 105 (Virgin) et 138 (HM). La première, magnifique réflexion sur le rachat par Jésus des fautes humaines couronnée par un choral très étonnant (l’accompagnement des cordes ralentit peu à peu), permet de jauger l’évolution de son interprétation avec aujourd’hui huit choristes plus les quatre solistes, le Collegium Vocale est sérieusement allégé. Herreweghe n’en est pas encore, comme Kuijken, à un interprète par partie mais le choeur d’entrée (« Nul vivant n’est justifié devant Toi, Jésus ») y gagne une fluidité et une souplesse d’articulation superbes tandis que la fugue qui le clôt est d’une parfaite lisibilité. Dans l’ensemble, les tempos sont un peu plus vifs qu’en 1990, et le geste rhétorique un peu plus ferme. Si le timbre clair d’Hana Blazikova nous laisse nostalgique de Barbara Schlick, elle n’en phrase pas moins avec clarté son aria sur les pensées tremblantes des pécheurs. Dans sa précédente version, Herreweghe avait curieusement fait l’économie du cor dans l’air de ténor : il le rétablit ici, ce qui donne plus de vaillance à sa dénonciation des richesses terrestres superflues (symbolisées par le dieu Mammon). Thomas Hobbs y fait quasiment jeu égal avec le grand Howard Crook.

Les deux « nouveautés » sont de belles réussites, ainsi qu’en témoigne la transparence du choeur majestueux et complexe ouvrant la BWV25 ; on ne perd rien du thème de choral égrené par le cornet et les trombones. Peu de chefs ont traduit avec autant de pertinence la désolation pour ne pas dire le désespoir de la BWV46 avec son choeur morbide sur un extrait des Lamentations de Jérémie, son aria pour basse avec trompette évoquant la colère divine (où l’on retrouve un Peter Kooij quasiment inchangé en deux décennies). Même bonheur dans l’air pastoral pour alto et flûtes à bec, où le contre-ténor Damien Guillon confirme son élégance et son aisance.

Si le chef belge nous avait, ces derniers temps, un peu déçu dans ce répertoire où il ne semblait apporter rien de nouveau, on constate ici une judicieuse inflexion de son style, moins coulant, moins neutre et plus impliqué. 

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