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Diapason # 612 (04/2013)
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Harmonia Mundi

HM807555

Code-barres / Barcode : 0093046755560 (ID288)

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Appréciation d'ensemble: 
Analyste:  Gaëtan Naulleau
 

Tandis que les Tallis Scholars travaillent depuis toujours par monographies, Stile Antico reste fidèle aux confrontations qu’il expérimentait dans son fantastique opus 1 (« Music for Compline », Diapason d’or de l’année 2007). La plupart du temps, ses programmes se concentrent sur les maîtres des polyphonies anglaises, mais cette fois, le jeune choeur invite également les rivaux continentaux de Cornysh et Gibbons.

Les étapes de la semaine sainte permettent de déployer un ample éventail de styles et d’émotions sans disperser le propos. Une polyphonie dépouillée de Cornysh ouvre ainsi l’album sur une longue plage introspective, pour déboucher sur le brillant Hosanna To the son of David de Gibbons. On mesure dans ce cheval de bataille des choeurs britanniques la façon un peu trop systématique aujourd’hui de l’ensemble, toujours enclin aux fondus chaleureux, aux courbes, aux nuances progressives : on aimerait parfois des attaques mordantes, des mots projetés droit devant, des éclats de lumière... et vite on oublie toute réserve dans le O sacrum convivium de Tallis, grand moment de plénitude et de mystère. La plasticité onctueuse de Stile Antico flatte aussi les audaces harmoniques du In monte oliveti de Lassus et l’élégance haut-perchée du Dum transisset de Taverner.

Un peu plus loin, le O vos omnes de Victoria nous laisse... sur le bord de la route. La gravité, l’amertume propres à ce joyau se diluent dans une affliction trop béate. Les alléluias syncopés qui chantent la joie de Pâques sous la plume de William Byrd (In resurrectione tua) manquent de nerf - mais quelle aisance ! L’énergie tant attendue arrive in extremis dans le vaste Congratulamini mihi de Créquillon, dont les enchaînements nombreux sont construits d’une main de maître.

Le parcours est inégal mais attachant d’un bout à l’autre. Aucun doute, de vrais musiciens sont à l’oeuvre. Ils ont déniché une rareté de choix, le Surrexit pastor bonus de Jean Lhéritier (ca l480 –ca 1551), page si personnelle et si finement ouvragée qu’on aimerait en savoir plus de ce Flamand parti chercher la gloire en Italie.

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