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Analyste: Philippe Ramin Ce disque
très attendu complète le premier volume de Sonates et partitas salué
d’un
Diapason d’or
il y a deux ans Urgente ou sereine, la musique coule ici de source. Il devient difficile de déceler des écarts d’intonation que l’on croyait inévitables, et les doubles cordes ne sont jamais un obstacle au grand geste. L’écoute de la Partita en si mineur se transforme alors en une expérience nouvelle, comme débarrassée de cette pesanteur traditionnelle où les accords semblaient souvent arrachés à un instrument rétif. Risquons une analogie avec le couple que forment un cavalier d’exception et son cheval l’animal-violon obéit davantage à l’invitation subtile qu’à l’ordre impérieux. Cette perfection formelle peut conduire parfois à des choix discutables : le double de la Corrente (poursuivons notre image équestre) prend l’allure d’un galop millimétré et tient davantage de l’extraordinaire objet sonore que de la construction rhétorique. Eblouissant pour l’oreille d’un violoniste moderne, inenvisageable pour un baroqueux. On appréciera selon l’humeur du moment. D’une exécution toujours aussi impeccable, ce second volet évolue davantage vers l’abstraction formelle, ce que souligne une prise de son où l’instrument n’a pas assez de orps (de bois, de gras, de graves). La proposition n’en reste pas moins essentielle. |
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