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Analyste: Sophie Roughol Musique « à croquer la fortune, à décroisser la lune, à bouffer des haubans »... En 1678, la paix de Nimègue met fin à la guerre de Hollande, et la maison d’Orange récupère sa principauté pendant que Louis XIV redessine la carte de l’Europe. Le poète Dirck Buysero entend prendre part aux réjouissances avec De Triomfeerende Min (Le Triomphe de l’Amour), qui s’inspire des Amours de Vénus et Adonis de Jean Donneau de Visé (1670). Carolus Hacquart, violiste et organiste né à Bruges, est chargé de la musique de scène. La trame de l’ouvrage est convenue : la Paix et la Joie se réjouissent du paradis dans lequel elles séjournent aux Pays-Bas. Mars interrompt brutalement leur félicité, Amour tente d’empêcher ses ravages, avant que Vénus ne mette fin au tumulte par la seule arme infaillible, la séduction. On voudrait y voir le premier opéra hollandais, mais c’est aller un peu vite en besogne ; les chants, danses et pièces instrumentales qui s’intercalent dans les dialogues parlés (absents de l’enregistrement) rapprochent davantage la partition du futur Singspiel. Buysero ne réussit pas à faire représenter l’oeuvre à Amsterdam, et il faudra attendre 1686 pour la naissance véritable de l’opéra aux Pays-Bas, avec Bacchus, Cérès et Vénus de Schenk, gravé par la même Camerata Trajectina en 2006 (cf No 541) Le nouvel album propose en complément des reconstitutions à partir de fragments de la musique de scène de deux farces « rustiques » de Buysero, signées Hacquart ou Servaas De Koning. Rien de fondamental, certes, mais tout cela est mené avec verve, en courtes séquences où chanteurs et instrumentistes offrent l’équivalent musical des peintures du temps, scènes de séductions, de guerres, de danses ou de banquets truculents.
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