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Diapason # 604 (07-08/2012)
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Glossa
GCD920920



Code-barres / Barcode: 8424562209206 (ID231)
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Appréciation d'ensemble:
Analyste: Denis Morrier


Claudio Cavina rejoint Nikolaus Harnoncourt, René Jacobs et Sergio Vartolo dans le club restreint des interprètes ayant dirigé les trois opéras de Monteverdi. Le dernier opus de sa trilogie est le plus réussi.

L’unique source connue de la partition, un manuscrit parfois lacunaire conservé à Vienne, a été traitée à la fois avec respect et liberté par Cavina. Côté respect: pas de coupure, un effectif instrumental attentif aux conditions originelles d’exécution (donc réduit, à cinq parties de cordes solistes et un continuo), et des tessitures vocales sans modifications. Côté liberté: Cavina, à l’instar de Harnoncourt et Jacobs, a composé un grand nombre d’accompagnements de cordes pour les parties vocales, hélas nettement moins inspirés. Certains sont introduits avec maladresse dans les récits, donnant l’impression de greffons inappropriés, et atténuant l’impact théâtral de la déclamation.

La distribution vocale est homogène et investie. Anicio Zorzi Giustiniani campe un Ulisse éloquent, aussi héroïque que sensible, quand Josè Maria Lo Monaco campe une Penelope sombre et poignante, même si les frissons viennent à manquer dans ses grands monologues. Sandro Vitale impressionne en Nettuno; le ténor Makoto Sakurada, au timbre juvénile et au chant fluide, convainc plus en Telemaco qu’en Eurimaco, ce rôle ambigu (à la fois prétendant de Pénélope et amant de Melanto) devant mêler sensua ité et fourberie. Mais les réserves vont surtout à Roberta Mameli, qui savonne les vocalises fulminantes de Minerve, et à Francesca Lombardi, Melanto qui abuse de son registre de poitrine comme artifice de séduction.

La direction de Claudio Cavina est particulièrement attentive aux mots, sertis par d’excellents instrumentistes, mais elle manque de progression dramatique, et surtout des contrastes fulgurants. Ainsi, l’appel au bal des prétendants n’est pas suivi de son ballo (qui, certes, manque dans le manuscrit), affaiblissant terriblement l’effet de l’irruption d’Eumete au milieu de la fête. Malgré l’expérience d’une mise en espace donnée en juin 2011 à la Cité de la musique, le théâtre fait souvent défaut à cette réalisation probe.

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