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Diapason # 606 (10/2012)
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Decca
4784732



Code-barres / Barcode: 0028947847328 (ID243)

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Appréciation d'ensemble:
Analyste: Sophie Roughol


La perfection jubilatoire du contenu fait vite oublier une photo de couverture.., rasante. Voici donc (cf. l’Interview du n° 605) Bartoli militant pour un compositeur que l’on connaissait surtout pour ses duetti chambristes (un album admirable réédité chez Pan Classics) ou le magistral Stabat Mater (choisir entre Leonhardt, DHM, et les Sixteen, Coro). La « Mission » est accomplie au-delà de toute espérance : révéler un auteur lyrique d’envergure, que le disque n’avait documenté que récemment, et modestement - son Alarico en 2009 chez Concerto Records, Orlando generoso la même année chez MDG. C’est peu dire que la musique de Steffani prend une autre dimension avec Bartoli, par le relief que la mezzo imprime à chaque mot, par les tableaux dramatiques qu’elle caractérise tout au long de ce vif patchwork (de vingt-cinq plages assez brèves). Le programme est taillé sur mesure pour sa voix, mais en toute justice envers le talent polymorphe de Steffani, entre airs solistes et duos complices avec Philippe Jaroussky. Réfutant la dictature du da capo, contrapuntiste aguerri aimant l’instrument obligato ou les basses en chaconne, Steffani condense ses arias dans un style très personnel tout d’élégance mélodique, de diversité instrumentale, d’évocations du goût français. Et Bartoli ? La tentation de la surenchère frôlée avec les acrobaties de « Sacrificium «  semble oubliée, la maîtrise technique et stylistique sidère. Ecoutez la vigueur nette de l’aria avec trompettes et choeur « Suoni, tuoni, il suolo scuota » ; la noblesse hypnotique de la reine Niobe ; l’esprit pointu de « Più non v’ascondo » ; le souffle imperturbable de « Notte arnica al cieco Dio » (La Libertà contenta); l’épure ardente, pour luth et voix, d’« Amami ». Une musicalité intelligente et solaire, en parfaite entente avec un Diego Fasolis survolté. Les extraits de Niobe regina di Tebe ou de Tassilone font rêver d’intégrales... Attendons pour Tassilone ; pour Niobe, on trouvera sur Internet le live du Boston Early Music Festival, édition 2008, avec rien moins que Philippe Jaroussky en Anfione (http://www.wgbh.org/articles/Boston-Early-Music-Festival-Niobe-Regina-di-Tebe-7099).

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