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Diapason # 605 (09/2012)
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Decca
4783506



Code-barres / Barcode: 0028947835066 (ID235)

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Appréciation d'ensemble: 4 diapsons
Analyste: Denis Morrier
 

Dans la lignée de leur enregistrement triomphal de la messe à quarante voix de Striggio (Diapason d’or de l’année, (cf n° 592), les Fagiolini explorent les architectures monumentales du premier baroque italien. Leur nouvel opus prend la forme d’une reconstitution plus imaginaire qu’hypothétique : Robert Hollingworth nous invite à des « secondes vêpres » solennelles qui auraient pu résonner à Venise en 1612, lors de la fête de Notre-Dame du Saint-Rosaire, pour commémorer la bataille navale de Lépante (l’ultime victoire des Vénitiens contre les Turcs, en 1571). La solennité de l’occasion a guidé autant la construction du programme que l’interprétation. On y trouve pour l’essentiel des compositions polychorales mêlant voix et instruments en nombre, d’auteurs bien connus. Conformément à l’usage de l’époque, motets et sonates instrumentales viennent se substituer aux reprises d’antiennes après les psaumes. Parmi ceux-ci, on distinguera un beau motet chromatique diminué de Barbarino, confié au cornet expressif et subtil de Gawain Glenton. On peut rester sceptique face au collage opéré dans l’Ave maris stella : les versets extrêmes font entendre les vastes polyphonies du Vespro de Monteverdi tandis que les versets intermédiaires alternent monodie et variations instrumentales sur cantus firmus de Soriano, sans grand intérêt. L’interprétation des Fagiolini paraît convenue dans sa quête d’une monumentalité spectaculaire - certes maîtrisée. Elle devient même décevante dans les épisodes les moins tonitruants. Si les instrumentistes méritent les plus vifs éloges, les chanteurs solistes appellent nos réserves. Les voix manquent d’ampleur et de projection (la basse solo du Nisi Dominus de Grossi da Viadana) et peinent à s’extraire d’une masse orchestrale et chorale excessivement compacte (comme dans le colossal Magnificat à vingt et vingt-huit voix de Gabrieli). Les timbres des falsettistes-sopranistes sont trop agressifs, tandis que la soprano solo du Odulcissima Maria de Viadana pourrait être plus suave.

En somme, l’exécution routinière des motets de solistes et du plain-chant vient gâter l’impression vive et forte causée par les architectures monumentales et colorées des psaumes à plusieurs choeurs.

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