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Analyste: Gaëtan Naulleau Gustav coeur de lion Deux coffrets rappellent la constance de l’autorité, de l’éloquence, de la présence musicienne de Gustav Leonhardt, mais aussi l’ampleur de son répertoire: — Bach trônait, bien sûr, au centre. Un coffret DHM de dix CD nous rend Le Clavier bien tempéré qui, quarante-cinq ans après l’enregistrement du Deuxième Livre, impressionne toujours autant. Son Art de la fugue est monument, mais un monument à la manière du Bernin, un résumé de l’art d’assouplir au clavier la belle ordonnance du contrepoint, un précis de« rubato polyphonique ». Face à l’intensité qu’il insuffle à ce recueil, la mise à distance pédagogique » et le geste morcelé des Goldberg (troisième version, 1978) nous laissent froid. On le retrouve à l’orgue en 1989 (récital mixte à Alkmaar), et en compagnie de Sigiswald Kuijken dans les six Sonates pour violon et clavecin, disque fondateur (1973, un tournant dans l’histoire du violon baroque) et génial. — Faut-il insister sur la beauté des derniers récitals de Leonhardt, enregistrés pour Alpha ? C’était d’abord (2001) le programme français sur l’orgue Dom Bedos de Bordeaux, puis un fantastique doublé Frescobaldi-Louis Couperin, un florilège (de Hassler à Bach) au claviorganum (mi-clavecin mi-orgue), enfin l’album Byrd qui montrait sa fantaisie et son goût de jouer avec les rythmes intacts. L’ensemble annexe son dernier opus, plus discutable mais sa façon de faire danser le moindre détail des cantates (profanes BW\/ 30a et 207) de Bach reste fascinant. |
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