Analyste:
Jean-Luc Macia
Du fort bon Telemann, celui qu’on aime avec ses instrumentations
resplendissantes, sa maîtrise de la polyphonie et son goût pour le style
galant dans les arias. On se laisse facilement charmer par ces
divertissements spirituels, plus soucieux de séduire que d’édifier, écrits
entre 1731 et 1744. La première des trois cantates (la 1541e !) ornait les
célébrations pascales avec un apparat festif de trompettes, timbales et
hautbois. Un spectaculaire choeur initial et des airs enlevés, dont un
duetto pour sopranos, apportaient à la célébration leur joie sans ombres.
Les deux autres cantates, au premier abord plus banales, recèlent aussi des
joyaux: un choeur bondissant et fortement contrasté avec ses fugues alertes
(repris da capo à la fin) et un air très lyrique pour alto distinguent la
deuxième, tandis que la troisième surprend par un air d’entrée pour ténor
proche du style de Bach (celui de la Cantate BWV8 par exemple). Suit un long
récitatif, assez emphatique et théâtral, entrecoupé de versets de chorals.
Notre enthousiasme est hélas bridé par la direction carrée, souvent sans
panache, d’Hermann Max, qui a tendance à raboter le relief de l’écriture
telemannienne. Des solistes corrects et un choeur pétulant servent ces
redécouvertes.
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