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Appréciation d'ensemble: 4 diapasons - | |
Analyste: Ivan A. Alexandre A la fin de sa carrière, tous ses opéras et presque tous ses oratorios achevés, Handel se frotte à un genre autre fois populaire que Purcell avait illustré dans ses King Arthur et ses Fairy Queen: le dramatick opera. Une pièce de théâtre ponctuée d’intermèdes qui, par leur ampleur et leur qualité, font jeu égal avec le drame. Manque de chance, pour quel que raison - peut-être justement l’ampleur et donc le coût de l’opération - les représentations d’Alceste prévues à Covent Garden en 1750 furent annulées, la tragédie du jeune Tobias Smollett disparut et une bonne part de la musique trouva bientôt asile dans The Choice of Hercules. L’ouvrage reprit du poil de la bête en 1980, lorsque parut l’un des premiers grands albums de l’Academy of Ancient Music. Emma Kirkby, Paul Elliott, David Thomas, Christopher Hogwood: dream team dont une rivale lyonnaise confirmait plus tard la suprématie. Désincarnées peut-être, éthérées sans doute, la berceuse « Gentle Morpheus » par Miss Kirkby et les célestes vocalises de Paul Elliott dans « Ye swift minutes » conservent trente ans plus tard leur charme originel. Charme si prégnant que la jeune équipe de l’Early Opera Company semble voir son album plutôt comme un hommage que comme une réponse. Enregistrée dans la même église londonienne, l’Alceste nouvelle marche sur les brisées de l’ancienne : voix» instrumentales », espace plus religieux que théâtral, direction paisible et stylée, rien n’a changé. Trouvera-t-on à l’orchestre moins de substance (quatre hautbois et deux bassons chez Hogwood, la moitié ici), au choeur peu de corps, à la délicieuse Lucy Crowe plus de chair et moins de mots qu’à sa devancière, au ténor Benjamin Hulett moins de fluide et plus de métal qu’à Paul Elliott ? Ce sera affaire de goût car, pour l’essentiel, Alceste est là et bien là. Un regret? Pourquoi, au lieu d’une sinfonia de l’opéra Admeto et de la passacaille de Radamisto, ne pas avoir enregistré les versions primitives de « Gentle Morpheus » et « Come Fancy » ainsi que le petit air de la Sirène écartés par Handel et Hogwood mais accessibles aujourd’hui? |
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