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Analyste:
Philippe Ramin Après un premier disque où Couperin signalait sa présence par L’Apothéose de Lully, le jeune ensemble français grave ce cahier en trio emblématique du style du compositeur. Ce dernier, en 1726, y reprend quatre sonates anciennes, et joint à chacune une Suite de danse. La notice suggère que ces Nations célèbrent le métissage d’une Europe enfin unie, l’idée est séduisante. Les Ombres choisissent d’étoffer l’effectif avec des flûtes, des hautbois, un basson... en plus des violons. On sait depuis l’enregistrement merveilleux de Jordi Savall l’intérêt d’une telle variété, qui permet de travailler une texture tour à tour « orchestrale » et chambriste. A cet égard, le ton de l’intimité convient particulièrement à ces jeunes solistes, le tour de gosier, le tremblement feint, enfin tout le vocabulaire du» tendre et du pathétique » est passé en revue avec un grand respect de la lettre. Les moments plus fournis sont moins convaincants, comme si les fondamentaux du jeu à plusieurs échappaient par instants à la conscience collective. Ainsi les transitions entre les différentes sections de la sonade (sic) La Françoise trahissent un léger manque de préparation avant l’épreuve des micros. C’est arrangé dans L’Impériale et La Piemontoise, où brillent l’expérience et raplomb des violons. Ils parviennent à élaborer un phrasé élégant sur une basse parfois indécise sur le plan des caractères et de la tension du phrasé, qui tire l’ensemble vers un art décoratif. Cette proposition fourmillant d’instants savoureux donne envie de réécouter la version de Jordi Savall. On est alors étonné de constater à quel point ces musiciens combinaient, il y a trente ans, l’esprit et la lettre, le sens de la vocalité instrumentale et celui de la danse, le détail et le tableau. |
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