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Philippe Ramin William Dongois et son Concert Brisé reviennent sur une époque charnière, à l’orée de l’âge baroque, où le répertoire instrumental s’émancipe des modèles vocaux. Avec Buonamente (ca. 1595-1642), la combinaison des timbres, l’opposition des sections pour vents et pour cordes, l’attrait pour l’effet sonore nourrissent une musique assez simple où dominent la danse et les variations. Fontana (ca. 1585-1630) se montre nettement plus expérimental dans ses sonates très ouvragées : il renouvelle aussi bien les formes que la façon d’écrire pour les cordes, affine les proportions, donne la vedette aux instruments de basse. Le développement technique du violon participe de cette riche moisson italienne où le cornet a également sa part. William Dongois donne l’exemple avec un programme partagé entre les sonates de solistes et les ensembles « concertants » où le violon, la dulciane, un archi luth et un orgue peuvent se joindre à son instrument. Dans un travail d’équipe très soudé, les raffinements de l’éloquence ne se laissent jamais déborder par la virtuosité. Celle-ci est bien présente mais au service de la plénitude des caractères. Nulle alternance spectaculaire ne vient troubler la succession de récits sans paroles dans les sonates de Fontana ; le tuilage s’opère avec grâce et une grande conscience de la logique des enchaînements. Le niveau instrumental est très élevé, dominé avec bienveillance par le cornettiste (sonorité capiteuse, et magistrale Sonata 4a). Un bémol ? Pour les sonates avec violon seul, où une certaine mollesse de l’archet finit par tourner à l’affectation (Sonata 2a). |
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