Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: | |
Analyste: L’Alfabeto - un système de notation pour guitare en vigueur au XVIIe siècle - indique par de simples lettres des accords prédéfinis. Le raccourci était bien utile pour présenter l’accompagnement de monodies, qui se voyaient parfois assorties parallèlement d’une partie de basse continue. L’intéressant florilège puisé par Pierre Pitzl dans un répertoire profus ne nous vaut pas de chef-d’oeuvre, mais il divertit agréablement. Par leurs caractères et les contrastes agencés au fil du programme, les interprètes lui apportent une variété que l’écriture de ces pièces modestes ne recèle pas forcément. La palette des cordes pincées de Private Musicke est moins exubérante que dans leur album réalisé en 2010 avec Magdalena Kozena (« Lettere amorose », Diapason d’or). Faut-il le regretter ? On retrouve leurs sonorités scintillantes, la rythmique ourlée de percussions, à la limite du cross-over. Deux titres sont clairement des reprises : la maigre Ciacona de Foscarini et surtout une version décorative, à une puis deux sopranos, de Felici gl’animi de Kapsberger, qui impose un cruel rapprochement. En effet, la délicate Raquel Andueza ne saurait soutenir la comparaison avec l’intense Magdalena Kozena : sa voix est légère, juste, charmeuse à souhait (la pointe d’aigreur qui vient épicer les graves n’est pas désagréable), mais l’ornementation floutée. Surtout, la minauderie guette. A la théâtralité volcanique de Kozena répond une séduction plus propice au salon, qu’il serait hypocrite de bouder malgré l’impression de « déjà entendu ». |
|
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |