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Classica # 129 (02/2011)
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Arcana
Arcana 358

Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Marc Desmet
 

L’oeuvre la plus célèbre de Palestrina a longtemps été alourdie par une fortune critique encombrante : cette Messe du Pape Marcel semblait indissociable de la pompe d’une oeuvre officielle, incarnant une polyphonie d’Église repensée en fonction des idéaux de solennité liturgique émanant du Concile de Trente. Un texte de présentation très fouillé vient détailler en quoi l’aura spéciale qui a toujours entouré cette oeuvre magnifique trouve ses racines dans de plus subtils arguments, rappelant notamment que le pontificat extraordinairement court de Marcel II auquel son titre fait allusion (23 jours d’avril 1555!), a pu accompagner un tournant esthétique dans l’art du musicien romain, sans que ces changements soient nécessairement le fruit de décisions conciliaires.

Ces précisions, assorties de nombreux documents, paraissent d’autant plus convaincantes que l’interprétation de l’ensemble Odhecaton, tout en finesse d’esprit et en élégance d’architecture, dé-monumentalise l’oeuvre pour lui conférer une respiration naturelle, un dynamisme et un relief qu’on ne lui a guère prêtés jusqu’ici. L’effectif entièrement masculin des 19 chanteurs résonne davantage comme un ensemble vocal de grand format que comme un choeur, dont le chef exploite toutes la riche palette de timbres. L’importance du pupitre aigu est notable dans les tuttis mais ne couvre jamais les lignes des voix plus graves. Si la prononciation du texte semble parfois indistincte aux voix aiguës justement, la texture polyphonique obtenue par Odhecaton et la délicatesse de la direction de Paolo da Col sont admirables.

  

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