Texte paru dans: / Appeared in: 0886919639520 (ID254) |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Sylvain Fort Avec Kermes, c’est toujours la fête. La voici qui s’attaque à l’opera seria italien, ou dramma per musica (d’où le titre), faisant défiler Porpora, Leo, De Majo, Hasse, Pergolèse et même Haendel, dans les grands airs explicitement créés par Farinelli, Caffarelli ou Porponino. C’est vraiment très bien fait. Simone Kermes est techniquement parfaite, maîtrisant aussi bien le lamento que l’aria di bravura. Elle est capable de chanter sur le fil de la voix (« Tace l’augello », de Porpora) comme de darder des traits percutants (« Se dopo ria procella »). Mais on sait tout cela, et ce disque ne fait que le confirmer. Avec toutefois un orchestre un peu plus générique que d’habitude, qui alourdit le propos (oh, cette pétarade des cuivres !). Franche- ment, elle est aujourd’hui la seule rivale possible de Cecilia Bartoli, mais. . . mais ce n’est pas Bartoli. Sans établir de compétition stérile, il est clair qu’elle nous prive, dans ce répertoire de ce que sa consoeur italienne nous offre : un sens profond, intime, de la langue. On souffre d’entendre Simone Kermes aligner des syllabes dont a le sentiment qu’elles ne sont pour elles que des notes, et jamais des affects. De là des couleurs très uniformes, et une technique tournant un peu à vide, si virtuose fût-elle. Les coloratures sont envoyées — et comment — mais ne semblent pas pensées, conçues. De même, les moments plus intérieurs sont exécutés avec art mais sans le sentiment. Karina Gauvin dans un récent disque Porpora faisait entendre de toutes autres intentions, sans parler de l’inatteignable Cecilia. | |
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