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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Roger Tellart Né du Capriccio Stravagante fondé par le claveciniste Skip Sempé, le Capriccio Stravagante Renaissance Orchestra a étendu significativement le champ de ses sonorités et de ses programmes, faisant, entre autres, l’événement à la scène et au disque (chez Paradizo) avec les intermèdes fameux de La Pellegrina, créés à Florence en 1589. Aujourd’hui, c’est le même univers ludique qu’illustre ce nouvel album, par la grâce d’un instrumentarium supérieurement motivé (le cornetto de Doron Sherwin, l’extraterrestre). Avec toujours comme maître d’oeuvre, l’inventif Skip Sempé qui cible la crédibilité musicologique sans renoncer à la surprise acoustique. Donc Terpsichore de l’encyclopédique Praetorius (1569- 1621) il y a ici. Un recueil dont l’Europe entière fit son miel et qui tourne à l’apologie de la danse avec les présents interprètes, écartant du même coup toute concurrence, dont la lecture déjà ancienne, mais parfois délicieusement atypique, de Philip Pickett et du New London Consort. Plus précisément, l’idée d’orchestre, au temps de la Renaissance et du premier Baroque, me semble passer très exactement par le projet du Louisianais, fondé sur le mélange des consorts (petits ensembles instrumentaux pensés dans l’esprit de la danse) et ou vert à une grande diversité de timbres, de textures, de styles. Sans conclure, un réjouissant cortège de Passamezze, Gaillardes, Branles, Bourrée, Gavottes, Volte et Ballets s’anime là, pour nous laisser le coeur en fête. Avec en complément, quelques pièces conviviales de William Brade (1560-1630) qui, dans le même temps, travailla notamment à Hambourg et réussit dans ses Galliards, Allmands et Paduane le plus heureux des mariages entre sensibilités germanique et insulaire, n’oubliant Paduane - Angleterre oblige - de faire mémoire du « masque » post-élisabéthain. | |
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