Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie
Attention, un Orlando peut en cacher un autre ! Aux côtés de l'Orlando Furioso bien connu de 1727, il va falloir désormais compter avec cet Orlando 1714. De quoi s'agit-il ? Du troisième opéra du compositeur, dont l'état lacunaire obligea Federico Maria Sardelli à mettre la main à Ia pâte. Renonçant à concocter un troisième acte définitivement perdu, il mit à profit sa connaissance intime de l'oeuvre vivaldienne pour compléter (les parties de cordes et le chant) 5 arias sur les 26 incluses dans les deux actes ; par ailleurs 10 arias ont été empruntées à d'autres opéras, quand le Concerto RV 781 fut choisi en guise d'ouverture. Sur le papier, cela n'est pas très engageant, mais une fois admis ce petit rafistolage musicologique dont Antonio Vivaldi, de son vivant, était un habile praticien, force est de reconnaître que l'enthousiasme est au rendez-vous.
Le livret, tout d'abord, mêle adroitement le drame d'Orlando et la tragédie d'Alcina. La musique, ensuite, confère un rythme endiablé - pour ne pas dire « furioso » - à l'ensemble en privilégiant la concision (aucun air ne dépasse les quatre minutes). L’interprétation, enfin, s'impose par son excellence: écrit ici en clé de fa, le rôle éponyme convient à merveille au baryton Riccardo Novaro, à la fois viril et touchant. Romina Basso trouve en la malheureuse Magicienne un de ses plus beaux rôles de tragédiennes ; et le reste de la distribution est à l’avenant, telle Gaëlle Arquez en Bradamante, à qui incombe le virtuose « Amero costante sempre » concluant le premier acte ; Sardelli baigne naturellement dans « son » élément.
Recommandable à tous les vivaldiens. .. comme aux autres. ****
| |
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |