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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie Enregistré dans le jus de sa tournée européenne, ce Giulio Cesare préserve la cohérence dramatique qui manquait tant à 1’Ariodante paru chez Virgin. Reconnaissons d’emblée à Alan Curtis un souci plus prononcé qu’à l’accoutumée envers la caractérisation des atmosphères (tempos relancés), ainsi qu’une direction plus active et volontaire sans que jamais les textures et les couleurs ternes d’Il Complesso Barocco ne mettent suffisamment en valeur l’instrumentation de Haendel. Bref, c’est brut de décoffrage, mais non sans directivité. En revanche, les chanteurs sont trop souvent livrés à eux-mêmes; l’on ne ressent jamais cette symbiose parfaite avec l’orchestre que savent si bien créer un Jacobs ou un Minkowski. Face à des rôles secondaires décevants (Weisser hors style, Mineccia en petite forme vocale, et il manque quelques notes dans le grave au Sesto de Barath), il appartient au trio Cesare/Cleopatra/Cornelia de porter le drame sur leurs épaules. On aime la pâte vocale bien galbée et les da capos inventifs de Romina Basso, même si son timbre si singulier demeure une question de goût. Certes, le Jules César que campe Lemieux ne fait pas dans la demi-mesure. On pourra trouver certains airs débraillés, tel pianissimo engorgé, mais quel tempérament ! C’est sans conteste à Karina Gauvin que revient la couronne de lauriers. Chaque changement de registre est si bien négocié, les aigus si gracieux, et ce chant sur le fil à se pâmer (la « double-crème » de son « Piangero la sorte mia »). Pour elle avant tout l’on thésaurisera ce Giulio Cesare qui ne saurait dans sa globalité bousculer le duo de tête Jacobs (HM)/Minkowski (Archiv). Ce n’est pas le Giulio Cesare d’Ivor Bolton (Farao) qui changera la donne où les bruits de scène et les réactions omni présentes du public (rires, applaudissements) font regretter le format DVD et rendent l’écoute inconfortable. | |
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