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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
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Analyste: Vincent Borel Vivaldi n’était pas un homme à castrats, trop chers, trop capricieux. L’impresario directeur de salle ambitionnait un autre théâtre, concis autant qu’enjôleur. Sa faveur allait aux dames. Et aux ténors. Vivaldi attribua à trois chanteurs bien identifiés (Annibale Pio Fabri, Antonio Barbieri, Giovanni Paita) ses personnages forts : Tito Manlio, Bajazet, Ercole, Dario. Des décennies avant le triomphe de cette voix dans l’opéra romantique, il fit oeuvre de pionnier en un temps où le ténor était le troisième rôle, pourvu de peu d’airs au regard de ses rivaux empêchés. Après les rafales de « Vivaldi arias » lancées par Kozená, Genaux, Prina et consoeurs, voici un récital mâle et roboratif, qui ne lésine pas sur la durée, et ressuscite cet univers viril peu usité dans le baroque. Topi Lehtipuu possède un timbre mat et impérieux qui sait aussi être élégiaque et tendre. Sa couleur voisine celle d’Anders Dahlin. Deux ténors haendéliens et ramistes. On se souvient d’aillleurs que c’est avec Les Paladins de Christie, au Châtelet, qu’on découvrit Lehtipuu. Pas de coup de soleil à la Villazón, mais une fougue qui nuit parfois à l’émission, serrée dans l’aigu (« La Costanza triofante »). Le phrasé reste ample, d’une émotion prégnante dans les lamenti (Arsilda, Tigrane...). L’idéal pour ces rôles où règne le tragique. Son « Tiranna avversa sorte » est le sommet d’un récital bâti entre bravoure (rodomontades de Farnace) et introspection, emporté par la fougue des Barocchisti de Fasolis, précis et généreux comme l’album de Max Emanuel Cencic consacré à Haendel vient de le prouver. Pourvu en prime de choeurs (Dorilla in tempe) et d’un Concerto (RV51O) ce nouveau volume de la Vivaldi édition est de haute volée. Seul reproche: la prise de son de la voix dans l’orchestre qui noie le soliste dans sa somptuosité sonore. |
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